Vent: Brise, mais à peine…, Mer: dans sa marée descendante. Températures: agréable dans l’air, agréable dans l’eau sous un ciel se estival. Indice d’Aisance: les efforts sont restés aux vestiaires. Nombre de néoprènisés: à deux près une centaine accompagnée d’une vingtaine de baptêmes!
Doucement la marée se retire. dans mon indolence, j’ondule dans la houle molle. Le soleil a beau darder de ses mille feux, je ne bronze pas ni ne brule. Non, sous un tel régime j’aurai plutôt tendance à pâlir et mon pied à verdir dans le clapot. A me lire, le longe-coteux pourrait penser que je ne suis pas bien là où je suis, mais que nenni! Je suis attaché à mon coin de littoral dunkerquois.
Comme eux, je brave les marées par tout temps, de jour comme de nuit. Houle, Vagues, courant ne m’effraient pas, j’ai confiance dans mon appui. Je dois reconnaitre que je me déplace sur une distance plutôt courte, mais je suis là pour chaque longe, jamais en vacance. Je suis à la mise à l’eau avec tous les groupes. Je suis tout autant présente en fin de longe. Pourtant aucun ne m’attend. Ils auraient même tendance à m’éviter. J’ai appris dernièrement qu’ils avaient même la consigne de se tenir à distance mais aussi de me respecter. De temps en tant un trublion m’embrasse, l’étreinte reste éphémère.
Ce soir, comme tous les autres, les longes m’abandonnent pour batifoler sous le soleil estival dans une eau dont nous partageons la douceur. Dans mon silence, j’ondule mollement. Enfin soufflant et souriant, ils reviennent vers moi, je les attends me prélassant sur le sable, ils me dépassent sans un regard, ni pour moi ni pour mes sœurs! Je n’ai pas la force de briser ma chaine. Allez bonne douche, vous me prendrez avec vous pour votre prochaine sortie. On a toujours besoin d’une bouée!
Un flottant bonheur. BTh